la prière du mort en Islam Salât al-janaza

La prière funéraire en Islam, ou Salat al-Janazah, est une étape cruciale des rites funéraires. Elle est obligatoire avant l’enterrement de tout musulman et reflète la solidarité des croyants envers le défunt. Ce guide détaillé explique chaque étape du processus.

Qu’est-ce que la Salat al-Janazah ?

La Salat al-Janazah est une prière obligatoire (Fardu Kifayah) que les musulmans doivent effectuer avant l’enterrement de tout défunt musulman. Elle se distingue des autres prières par son format unique, où les participants restent debout tout au long de la prière et ne font ni inclinaison ni prosternation. Elle se compose de quatre Takbir en sunnisme et de cinq en chiisme. L’objectif principal de cette prière est de demander à Allah de pardonner les péchés du défunt et de lui accorder la paix dans l’au-delà. Cette prière collective est une démonstration de la communauté unie dans la foi et dans la prière pour l’âme du défunt.

Préparatifs avant la prière

Avant d’effectuer la Salat al-Janazah, le corps du défunt doit être purifié selon un rituel spécifique appelé Ghusl al-Mayyit. Ce processus de purification comprend plusieurs étapes :

  • Lavage du corps : Le corps est lavé avec de l’eau propre, souvent parfumée avec du camphre ou d’autres substances odoriférantes.
  • Enveloppement du corps : Après le lavage, le corps est enveloppé dans un linceul blanc appelé Kafan. Pour les hommes, le linceul est constitué de trois pièces de tissu, tandis que pour les femmes, il est composé de cinq pièces.

    Le corps du défunt est placé de manière à ce que sa tête soit tournée vers la droite de celui qui prie, en direction de la Qibla (la Kaaba à La Mecque). Cette position symbolise l’orientation de la prière pour tous les musulmans.

    Comment se déroule la Salât al-Janazah ?

    Première Takbir

    Le chef de prière (imam) prononce la première Takbir (Allahou Akbar), et tous les participants lèvent les mains à hauteur des épaules ou des oreilles, puis les reposent sur leur poitrine.

    Récitation de la Sourate Al-Fatiha

    Après la première Takbir, les participants récitent la Sourate Al-Fatiha, la première sourate du Coran. Cette sourate est une prière de louange à Allah et une demande de guidance et de miséricorde.

    Deuxième Takbir

    Le chef de prière prononce la deuxième Takbir, après quoi les participants récitent la prière sur le Prophète Muhammad (salat ‘ala an-Nabi). Cette prière invoque les bénédictions et la paix sur le Prophète et sa famille, en demandant à Allah de les honorer.

    Troisième Takbir

    Après la troisième Takbir, les participants font des invocations spécifiques pour le défunt. Ils demandent à Allah de lui accorder le pardon, la miséricorde, et une place dans le Paradis.

    Quatrième Takbir

    La quatrième Takbir marque la fin de la prière. Après cette dernière invocation, le chef de prière prononce les salutations finales (Taslim), clôturant ainsi la Salat al-Janazah. Les participants tournent la tête à droite et à gauche en disant « Assalamu alaikum wa rahmatullah » pour terminer la prière.

    Participation des femmes

    Les femmes sont également encouragées à participer à la prière mortuaire. Leur participation peut cependant varier selon les coutumes locales et les traditions culturelles. 

    Dans certaines communautés, les femmes prient à la maison, tandis que dans d’autres, elles sont intégrées dans la prière funéraire publique. L’imam Al-Boukhari et l’imam Mouslim ont rapporté que Oum Atiya a dit :  “ Le Prophète, Que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui, nous a interdits d’assister aux funérailles mais il n’a pas insisté.”

    Comment se fait l’enterrement et inhumation du musulman ?

    L’enterrement doit se faire le plus rapidement possible après la prière funéraire. Le corps est transporté au cimetière et placé dans la tombe avec la tête tournée vers la Qibla. 

    L’inhumation est simple et humble, conformément aux enseignements islamiques. Le défunt est couché sur le côté droit, face à la Qibla, et recouvert de terre sans cercueil, sauf si la loi l’exige.

    Prières et invocations à la tombe

    Après l’inhumation, il est courant de réciter diverses prières et invocations pour le défunt. Les prières pour le pardon et la miséricorde incluent des supplications comme « Allahumma-ghfir lahu wa arhamhu wa ‘aafihi wa’fu ‘anhu » qui demande à Allah de pardonner au défunt, de lui accorder Sa miséricorde et de le purifier. 

    Les participants récitent également des versets du Coran Ayat al-Kursi et les trois dernières sourates : Al-Ikhlas, Al-Falaq, et An-Nas, pour protéger le défunt des tourments de la tombe. Enfin, une invocation spécifique « Allahumma inna na’udhu bika min ‘adhabi al-qabr » est récitée pour demander à Allah de préserver le défunt des châtiments de la tombe. Ces prières sont des moyens pour les vivants de soutenir spirituellement le défunt et de renforcer le lien communautaire.

    Signification et importance spirituelle

    La Salat al-Janazah, ou prière funéraire, a une signification profonde et une grande importance spirituelle dans l’Islam. Elle n’est pas seulement un acte de dévotion envers Allah, mais aussi un puissant rappel de la fragilité de la vie humaine et de la nécessité de se préparer pour l’au-delà. En participant à cette prière, les musulmans renforcent leur lien communautaire en montrant leur solidarité et leur soutien à la famille endeuillée.

    La prière funéraire offre une occasion unique pour les croyants de se rappeler leur propre mortalité et de réfléchir sur leur vie et leurs actions. Cet acte de dévotion communautaire est une manière de réaffirmer leur foi et leur engagement envers les enseignements islamiques. Chaque participation à la Salat al-Janazah est considérée comme une action méritoire, apportant des bénédictions à la fois au défunt et aux participants.

    Pour la famille du défunt, cette prière est une source de réconfort et de soutien moral. Savoir que leur proche est entouré de prières et de supplications pour son pardon et sa miséricorde peut alléger leur douleur et leur chagrin. La communauté, en se réunissant pour prier ensemble, montre un soutien tangible et spirituel, renforçant ainsi les liens sociaux et religieux.